Le Doyen Rouxel
Dans l’histoire contemporaine de la paroisse de Montmirail, un prêtre a particulièrement marqué la communauté et le village : l’abbé Joseph Rouxel (1921-1995).
Joseph Rouxel est né à Saint Servan en Ille-et-Vilaine le 22/07/1921. Il fut professeur à la Maîtrise de Notre-Dame du Chêne. (Notre-Dame du Chêne est un sanctuaire marial très ancien (XV° siècle), une basilique du diocèse du Mans.) Ordonné prêtre le 29/03/1945, il fur vicaire au Grand-Lucé (Sarthe). Il devint curé de Montmirail le 06/09/1959, et reçut aussi la charge de l’ensemble du doyenné (paroisses de Melleray, Saint Ulphace et Gréez-sur-Roc), jusqu’à son décès le 20/07/1995. Il venait de fêter son jubilé sacerdotal (50 années de prêtrise). Il est décédé subitement dans le presbytère après 36 années au service du doyenné de Montmirail.
Son ministère ne fut pas seulement marqué par la durée exceptionnelle dans le même village. Cette longévité lui permit d’être bien connu et de bien connaître les habitants : ce pasteur connaissait donc ses brebis et ses brebis le connaissaient !
Ce curé de caractère était issu d’une famille catholique fervente. Il avait notamment une sœur religieuse au Mans. Il était également marqué par un don de famille pour la musique, qu’il mit au service du culte en jouant régulièrement sur les orgues qu’il avait acquises et qui demeurent encore dans l’église. Il quittait rapidement l’autel après sa propre messe pour rejoindre les orgues dans la nef et jouer le morceau de sortie.
Il y enseigna le catéchisme, la musique et visitait régulièrement les familles. Ce curé de campagne était particulièrement instruit et il avait d’ailleurs une importante bibliothèque personnelle.
Son visage et sa voix laissaient transparaitre la bonté d’un homme profond habité par l’amour pour les ouailles qui lui étaient confiées par l’Eglise. Comme serviteur de Dieu, il fut avant tout fidèle à sa vocation, au Magistère et à la Tradition.
Il témoigna un autre aspect de son caractère durant des périodes difficiles et de crises dans l’Eglise : il maintint fidèlement et pieusement le respect pour l’autorité de l’Eglise, son enseignement théologique et moral, ainsi que sa liturgie multiséculaire.
Il résista au plus fort de la tempête qui bouleversa tant de paroisses dans la seconde moitié du XX° siècle qui ont rompu les amarres de leur Tradition pour suivre des courants étrangers à notre héritage. Il ne céda pas à l’attrait pour la nouveauté, qui par définition est une excitation passagère vite supplantée par une autre nouveauté. Au contraire, il conserva l’intemporel.
Après son décès, de nombreux fidèles de Montmirail et des proches environs ont demandé à l’évêque la continuation de l’action pastorale du Doyen Rouxel, avec la messe grégorienne. Depuis le décès de l’abbé Rouxel, l’expression de ce besoin spirituel capital a toujours été favorablement entendu par les évêques successifs.
Une plaque dans l’église rappelle encore la mémoire de ce curé exemplaire.
